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Association pour la défense des intérêts des donateurs et ayants droit de l’ex-Patrimoine photographique
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Communiqué de presseMars 2007 |
Quel avenir pour les donations photographiques ?
Un petit rappel historique
Le 1er mai 2004, la Galerie nationale du Jeu de Paume, le Centre national de la Photographie et Patrimoine photographique ont fusionné dans l’Association de préfiguration de l’Etablissement public Jeu de Paume présidée par Alain-Dominique Perrin, et dirigée par Régis Durand. Le projet devait aboutir à un EPIC (Etablissement public industriel et commercial). Annoncé pour le 1er janvier 2005, ce statut est, selon le Ministère « toujours à l’étude »….
Bien des problèmes demeurent….
Quel devenir pour la conservation, diffusion commerciale et mise en valeur culturelle des donations dont l’Etat avait confié la gestion à l’ex Patrimoine photographique ?
16 collections étaient gérées par Patrimoine photographique: Daniel Boudinet, Marcel Bovis, Denise Colomb, Roger Corbeau, Amélie Galup, Michael Kenna, André Kertész, François Kollar, Thérèse Le Prat, Sam Lévin, Roger Parry, René-Jacques, Bruno Réquillart, Willy Ronis, Raymond Voinquel et le Studio Harcourt.14 d’entre elles sont des donations ou des legs.
AUJOURD’HUI, QUE SONT DEVENUES LES MISSIONS DE L’ETAT ?
Le Jeu de Paume a mis plus de dix huit mois pour faire la promotion des fonds de l’ex Patrimoine photographique sur son site…
La conservation des fonds est confiée à la Médiathèque du Patrimoine, (Direction de l’Architecture et du Patrimoine). Ils sont relégués en banlieue au Fort de Saint-Cyr (Montigny-Le-Bretonneux).
La valorisation culturelle est confiée à Jeu de Paume, sous la tutelle de la Délégation aux Arts plastiques, autre direction du Ministère. Et de quelle manière, comme évoquée ci-avant à propos d’internet !
Le ministère de la Culture et de la Communication, va confier la diffusion commerciale à la Réunion des Musées Nationaux, sans appel d’offre comme il s’y était engagé, ni consultation des donateurs et alors que la RMN connaît une grave crise.
Face à l’éclatement des 3 missions (conserver, valoriser, commercialiser) entre 3 entités administratives autonomes, les donateurs et ayants droit se sont regroupés en octobre 2004 dans l’
Association de Défense des Intérêts des Donateurs et Ayants droit
de l’ex Patrimoine photographique / ADIDAEPP
UNE POLITIQUE DE SABORDAGE
En janvier 2005, l’ADIDAEPP a été reçue par le directeur de cabinet du ministre. Des promesses ont été faites. Elles sont restées lettre morte. Un comité consultatif des donateurs, donc sans pouvoirs, piloté par des représentants de l’Etat, et comprenant deux experts s’est réuni en février et mai 2005.
Le comité des donateurs n’est qu’une courroie de transmission de la politique du Ministère.
Les questions des donateurs restent sans réponses, leurs demandes et leurs propositions sont ignorées. C’est « non » à un conservateur qui prenne en charge les collections dans leur globalité. « Non » à une réflexion de fond sur la conservation et la commercialisation. (On reste dans le bricolage)
Trois ans plus tard, l’aménagement du Fort de Saint-Cyr, préconisé par le rapport Lopez, n’a pas été véritablement engagé. Bertrand Lavédrine (spécialiste de la conservation et l’un des 2 experts nommés par le Ministère) affirme que la conservation des négatifs n’est pas aux normes muséales. Le déménagement s’est effectué sans inventaire et sans décharge de réception. A quand un réel inventaire des fonds ?
Un second rapport, commandé par Jeu de Paume à Michel Frizot (chercheur au CNRS et expert nommé par le Ministère), met en garde contre l’éclatement des missions et des personnels. Séparer conservation, valorisation et commercialisation rompt la connaissance des fonds.
Michel Frizot confirme dans son rapport que « les dispositions offertes par le Fort de Saint-Cyr ne seront jamais à la hauteur de l’intérêt historique et esthétique des collections ». Il a déploré une nouvelle fois des conditions de stockage indignes de la valeur de ces fonds. Il préconise un retour de celles-ci sur Paris.
DES COLLECTIONS MENACEES
Dans sa chronique du 9 avril 2005, dans le Monde 2, Pierre Assouline s’inquiète de l’étrange conservation envisagée par la Médiathèque du Patrimoine : la destruction pure et simple d’une partie des collections. Sont particulièrement en danger le fonds du mythique studio Harcourt et ceux des 3 grands photographes de cinéma: Roger Corbeau, Raymond Voinquel et Sam Lévin.
Rien n’est envisagé pour coordonner les 3 missions de conservation, valorisation et commercialisation assurées désormais par trois entités administratives autonomes. Aucune réflexion commune n’est engagée. Aucun pilotage transversal n’est prévu.
Cet assemblage ressemble à une flotte de navires sans commandement.
des fonds qui incombe à Jeu de Paume semble bien être le cadet de ses soucis.
Il est désormais évident aux donateurs que la disparition de Patrimoine photographique était une habile manœuvre pour récupérer sa subvention tout en se délestant des missions de conservation et de diffusion.
Ce que demandent les donateurs et ayants droit
– qu’un service unique soit responsable de la conservation, de la valorisation, de la commercialisation et du respect du droit moral soit maintenu au sein du Jeu de Paume sous la direction d’un conservateur.
– Que le ministère de la Culture et de la Communication assure une refonte juridique des donations, en concertation avec les donateurs et leurs ayants-droit,
– que ce même Ministère tienne compte des rapports Lopez et Frizot et en tire les conséquences, en termes de conservation et de valorisation et alloue le budget nécessaire,
– que les collections ne soient pas hiérarchisées en fonction de leurs potentialités commerciales ou de leur prestige. Mais qu’elles soient conservées avec la même attention et les mêmes moyens,
– enfin, qu’une véritable collaboration, et non un simulacre, soit instaurée entre le Ministère de la Culture et de la Communication, le Jeu de Paume et les donateurs et ayants droit.
Contact Presse :
Françoise Denoyelle Martine d’Arc ADIDAEPP
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