Par le bureau de l’APFP
Chers amis et adhérents,
Toujours autant d’indifférence !
Pourtant :
. Les structures publiques (archives, musées, bibliothèques, médiathèques) susceptibles de conserver des collections photographiques existent ;
. Un personnel qualifié est déjà en place ;
. Des services spécialisés aux compétences internationalement reconnues sont opérationnels
(ex : le Centre de Recherche sur la Conservation des Collections – CRCC -) ;
Mais nous attendons toujours que la Ministre impulse une véritable politique à la mesure de la qualité du patrimoine photographique présent en France. Des détenteurs de fonds photographiques prestigieux sont demandeurs de solutions de conservation sur le territoire national et face à eux, l’État reste immobile et ne mesure pas la chance ainsi offerte.
IL Y A URGENCE.
APRÈS HELMUT NEWTON, D’AUTRES FONDS PHOTOGRAPHIQUES SONT PRESSENTIS
POUR PARTIR À L’ÉTRANGER ET LE PHÉNOMÈNE VA S’ACCENTUER !
Trois manques majeurs :
- La capitale mondiale de la photographie, Paris, n’a pas d’espace d’exposition permanent, dédié à la photographie patrimoniale.
- La Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine, l’une des plus importantes collections de photographies avec la Bibliothèque nationale de France, n’a pas de département Photographie clairement identifié. Institution publique détentrice des fonds de la Mission héliographique de 1851 ; des fonds André Kertész, François Kollar, Willy Ronis, Nadar et de tant d’autres, elle ne compte aucun conservateur spécialisé en photographie.
- Alors qu’un outil de coordination ministériel (ex: la commission nationale de la Photographie ou Interphotothèque – Documentation française -) a démontré son efficacité par le passé, les institutions sont isolées et les conservateurs sont souvent démunis par manque de moyens face à des propositions d’une valeur historique ou artistique incontestable.
Alors que l’État n’a pas été capable d’accueillir le fonds Helmut Newton, à l’inverse de l’Allemagne, les collections publiques doivent se réjouir d’un don de quarante-cinq tirages originaux à la suite de l’exposition au Grand Palais en 2012 – don de la veuve de l’artiste et de la Fondation Newton de Berlin à la BnF (Le Monde, 21 juin 2013) -. Quant au fonds Gilles Caron, il fait l’objet d’une fondation suisse. En France, Lucien Clergue, président de l’Académie des Beaux-Arts, s’interroge toujours sur le devenir de sa collection et après plusieurs années de négociation, le cas du fonds Jean Dieuzaide n’est toujours pas réglé à Toulouse.
Au ministère de la Culture et de la Communication, depuis plusieurs années, que d’effets d’annonce et de discours sans suite… Il est pourtant urgent de :
- prendre conscience de la chance de disposer d’un patrimoine photographique exceptionnel à l’heure où la diffusion des images est un enjeu culturel et social majeur.
- remédier aux trois manques énoncés ci-dessus.
- mettre en œuvre une véritable politique ministérielle en faveur du patrimoine photographique, équivalente à celle engagée dans les années 1980 par le Ministère de Jack Lang qui a permis de faire entrer dans les collections publiques les fonds de Jacques Henri-Lartigue, d’André Kertész, de Willy Ronis ou d’Harcourt. Depuis le milieu des années 1990, et ce malgré les tentatives de Frédéric Mitterrand, l’État ne cesse de se désengager a contrario du formidable engouement suscité par la photographie auprès des jeunes, du marché de l’art,… en lien constant avec le développement du numérique et des nouveaux médias.
À propos de l’actualité de l’APFP :
- Lors des Rencontres internationales de la Photographie à Arles, le 4 juillet 2013, à 10h30, Françoise Denoyelle, Jean-Claude Lemagny, Bernard Perrine et Donatien Rousseau donneront leur conférence de presse annuelle dans la Cour de l’Archevêché.
- À la rentrée, l’APFP demandera à une sénatrice et à un député de poser une question au gouvernement sur sa politique concernant la photographie patrimoniale.
- Après des demandes réitérées, au bout de plusieurs mois, le comité des donateurs de l’ex Patrimoine photographique, se réunira en septembre 2013, conformément aux engagements de la Direction des Patrimoines (décision du 15 juillet 2004).
Pour les quelques retardataires, nous vous joignons un bulletin pour reconduire votre adhésion. C’est parce qu’elle est forte de plus de 300 adhérents que l’APFP peut poursuivre son action en faveur des fonds photographiques et maintenir son rôle d’interlocuteur incontournable auprès de l’État ou tout autre acteur public. Votre soutien est plus que jamais indispensable.