Courrier n°24, 22 octobre 2016

Chers amis et adhérents,

Entre stagnation et renouveau.

 – Conférence de presse de la ministre de la Culture et de la Communication 

Lundi 4 juillet, Rencontres d’Arles 2016 :

Les Rencontres d’Arles sont le lieu des annonces ministérielles en faveur de la photographie. Pour l’APFP, elles sont aussi l’occasion de dresser un bilan d’étape : 2015/2016 fut une année blanche.

Après une déclaration encourageante de la ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin en 2015[1] (voir courrier n°23), la mise en œuvre d’une politique en faveur de la photographie patrimoniale a fait, une fois de plus, défaut. L’organisation des politiques de sauvegarde et d’enrichissement ; les préconisations en matière de conservation, d’archivage, de structuration des traitements documentaires, d’usages des métadonnées ; ainsi qu’une meilleure coordination entre le ministère et les institutions publiques, bien qu’annoncés, sont restés lettre morte. Un an après, le conseil national des professions de la photographie, n’est toujours pas en ordre de marche.

Début juillet 2016, la nouvelle ministre Audrey Azoulay annonce une nouvelle série de mesures[2] :

 . le remplacement de Daniel Barroy, promu au grade d’administrateur général le 1er août 2016[3], par Sophie Léron à la direction de la Mission de la Photographie à partir du 1er septembre 2016.

. la constitution d’un Parlement des photographes « pour réunir la diversité des approches photographiques, faciliter la circulation de l’information et donner un espace de dialogue au monde de la photographie qui en a besoin… une première réunion du Parlement des photographes se tiendra cet automne, à Paris » (non réalisée à ce jour).

 . la mise en place d’un Conseil national des professions des arts visuels orienté vers les professionnels et les créateurs[4] (non réalisée à ce jour).

. le lancement de deux grandes commandes photographiques, l’une sur les « Regards du Grand Paris[5] (2016-2026) » et l’autre sur « La jeunesse en France[6]». Les projets sont lancés.

Pour le patrimoine, la Ministre projette « une étude sur la conservation des fonds photographiques et sur les collections publiques » sans préciser de calendrier.

Conférence de presse de l’APFP, jeudi 7 juillet 2016, Cour de l’Archevêché, Arles.

 La conférence annuelle permet de faire un bilan d’étape des activités de l’association pendant l’année ; d’examiner les avancées, stagnations, voire reculs, du ministère de la Culture et de la Communication en ce qui concerne le patrimoine photographique et de rencontrer les adhérents de toute la France. Cette année, Michel Rager, petit-fils du photographe Jean Roubier, est venu apporter son témoignage d’ayant-droit et a évoqué le quotidien de la gestion d’un fonds[7]. Comme chaque année, le public était nombreux au rendez-vous. C’est à cette occasion que le bureau de l’APFP a pris un premier contact avec Sophie Léron venue assister à la conférence de presse.

– Le point sur quelques fonds photographiques

 La succession de Willy Ronis, commencée en 2009, est enfin terminée. La part réservataire a été attribuée à son petit-fils. Les deux donations et le legs entrent maintenant et définitivement dans les collections publiques à la médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine. Une exposition modeste, mais d’excellente qualité, est organisée du 12 septembre au 25 novembre dans le hall d’entrée du ministère de la Culture et de la Communication (Bons Enfants). Cette exposition vient confirmer notre demande. Il faut une salle permanente dédiée à la photographie patrimoniale.

Le fonds Jean Dieuzaide. Heureux dénouement en juin 2016. Le fonds Dieuzaide vient d’être acquis par la Mairie de Toulouse. Une cérémonie présidée par le maire Monsieur Moudenc, en présence de Mme Jacqueline Dieuzaide et de Michel Dieuzaide, s’est déroulée dans les salons de la Mairie. Reste la question du lieu ou seront conservés les photographies et les 600 000 négatifs. De la maison de l’éclusier au quartier St Cyprien, c’est finalement une nouvelle configuration architecturale, à côté de la galerie du Château d’Eau de Toulouse, qui est à l’étude et porterait le nom de « Lieu Zaide ». L’ouverture est prévue en 2018.

 Le fonds René-Jacques. L’acte de donation, dans sa version actualisée, devrait être signé ces prochains jours.

Le fonds Michel Delaborde. Photographe, Michel Delaborde (1935-2009) a joué un rôle de premier plan dans la valorisation de la photographie (Création et Patrimoine) au ministère de la Culture et de la Communication, dès la fin des années 1970 (Ministère de Jean-Philippe Lecat). Grâce à sa fille, Chantal Hourcade, son fonds est désormais déposé à la médiathèque de l’Architecture et de Patrimoine.

 Entretiens

L’APFP a été longuement reçue :

 – par Jérôme Bouvier, conseiller chargé de la presse et de l’information, de l’éducation aux médias, de la diversité et de la citoyenneté auprès de la Ministre de la Culture et de la Communication, le mardi 15 mars 2016.

– par Sophie Léron, directrice de la Mission de la Photographie, dès le jeudi 8 septembre.

Françoise Denoyelle et Véronique Figini leur ont présenté l’APFP, exposé les demandes de l’association et plus particulièrement la mise en place d’une véritable politique de sauvegarde des fonds photographiques argentiques et le retour d’une salle d’exposition permanente de la photographie patrimoniale.

– Comité des donateurs 2016

 Daniel Barroy s’était engagé à convoquer un comité avant la fin de l’année 2016 afin de reprendre le rythme normal de ce rendez-vous annuel, seul moment d’échanges entre les donateurs ou les ayants droit, et les trois entités publiques impliquées (Jeu de Paume, RMN et MAPA). A ce jour le comité ne s’est toujours pas réuni.

C’est parce qu’elle est forte de plus de 300 adhérents que l’APFP peut poursuivre son action en faveur des fonds photographiques et maintenir son rôle d’interlocuteur incontournable auprès de l’État ou tout autre acteur public. Votre soutien est plus que jamais indispensable.

Pour le bureau de l’APFP :

Françoise Denoyelle, Véronique Figini.

 

Disparition de Laure Beaumont-Maillet

Laure Beaumont-Maillet nous a quittés le 7 juillet 2016. Directrice du département des Estampes et de la photographie à la Bibliothèque nationale de France de 1983 à 2006, elle était l’image même des grands serviteurs de l’État dont la France s’honore. Elle avait rejoint l’association de Défense des Donateurs de l’ex-Patrimoine Photographique (ADIDAEPP) devenue l’association de Promotion du Patrimoine Photographique (APFP) dès la première heure, et soutenu de son amicale et haute compétence ses actions. Un hommage lui a été rendu le 8 octobre 2016 en l’église Saint-Séverin à Paris.

 

[1] Voir courrier n°23 de l’APFP (https://apfpphoto.com) ou

http://www.culturecommunication.gouv.fr/Presse/Discours/Rencontres-internationales-de-la-photographie-a-Arles.

[2] Voir discours sur http://discours.vie-publique.fr/notices/163002131.html.

[3] Voir https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000032975699&categorieLien=id.

[4] « Ce conseil devra avancer pour donner des réponses concrètes et équilibrées à la situation des photo-reporters, favoriser des relations plus équilibrées entre les photographes et leurs commanditaires, comme cela a été fait pour le design et poursuivre la concertation pour proposer une protection sociale améliorée. Nous devons aussi reprendre le travail sur le Code de la propriété intellectuelle pour assurer aux créateurs des arts visuels une meilleure rémunération, notamment dans l’environnement numérique. C’est un sujet d’inquiétude, j’en ai bien conscience. C’est au niveau européen que nous devons aussi porter cette bataille ». Discours d’Audrey Azoulay, http://discours.vie-publique.fr/notices/163002131.html.

[5] Cette commande a été lancée le 12 juillet 2016, voir http://www.cnap.fr/appel-candidature-pour-la-commande-publique-nationale-«-les-regards-du-grand-paris-»-2016-2026.

[6] Cette commande a été lancée le 5 octobre 2016, voir http://www.cnap.fr/commande-photographique-sur-la-jeunesse.

[7] « Jean ROUBIER (1996 – 1981) a commencé sa carrière de photographe en 1932. Il est considéré aujourd’hui comme un des principaux photographes « humanistes ». De manière générale, il a surtout consacré son travail au monde de l’édition mais a exposé plusieurs années au SALON NATIONAL DE LA PHOTOGRAPHIE avant d’en devenir le Vice-Président. Avant guerre, il participe aux travaux du « rectangle » et publie en 1960 « le guide Larousse de la photographie et du cinéma amateur ». A sa mort, c’est la dispersion du fonds qui menace. Chacun des membres de la famille, en fonction de ses ressources mobilières et immobilières, accueille des pièces du puzzle, négatifs (plus de 100 000), planches contact, tirages, publications et documents administratifs. Depuis, il nous a fallu presque 20 ans pour tout regrouper sur un seul site. En poursuivant notre enquête nous nous apercevons que les fonds publics ont conservé plus de 4 000 photos de mon grand père. Plus de 1 000 à la BNF, plus de 800 à la BHVP, plus de 600 aux Archives Nationales, et plusieurs centaines au Centre Georges Pompidou, etc, etc… Mais chaque institution n’a conservé que la partie du fonds qui l’intéressait ! Pour certains, mon grand père est un portraitiste, pour d’autres, il est spécialisé en architecture, pour d’autre c’est un journaliste-reporter qui a couvert la libération de Paris… » Bref, aucune cohérence, à l’exception remarquable de la BNF qui ouvre spécialement au nom de Jean ROUBIER, 5 albums parfaitement conservés, regroupant les photos les plus significatives du travail de mon grand père et constituant un véritable « fil conducteur » pour (re)découvrir son œuvre. Aujourd’hui, et avec le soutien de la SAIF, mes sœurs et moi même nous nous sommes constitués en « ayant droit » et avons fondé une association dont le but est de – CONSERVER – VALORISER – TRANSMETTRE le fonds. Notre objectif est de reconditionner et numériser la collection, d’améliorer son indexation et de trouver une solution pérenne pour l’archivage des négatifs, soit auprès de l’état, soit auprès d’institutions privées. L’APFP nous guide dans cette démarche grâce aux conseils de Françoise DENOYELLE et de Véronique FIGINI.

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