Faire-part

C’est avec une immense tristesse que nous vous annonçons le décès de Michel Rager. Veuillez trouver ci-dessous le faire-part et les informations relatives à la cérémonie.

Faire-part Michel Rager

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Hommage à Marc GARANGER

Marc Garanger, photographe (1935-2020)

Marc Garanger,

De la dignité avant toutes choses,

Et pour cela préfère l’empathie.

Dans l’histoire de la photographie, Marc Garanger restera l’auteur de Femmes algériennes (1982), ce qui est peu au regard de l’importance de son œuvre, mais la densité du propos, la justesse du regard de ce jeune homme déjà professionnel portaient haut les exigences qui nourriront son œuvre à venir.

J’ai rencontré Marc à la fin des années 1970, il avait publié Togliatti (1965), un reportage avec son ami l’écrivain Roger Vailland sur les funérailles de Palmiro Togliatti, secrétaire général du parti communiste italien. Il me racontait le voyage avec Vailland qu’il connaissait depuis 1957-1958. Je regardais les images des militants, la geste du monde ouvrier digne dans la douleur. Elles n’étaient pas sans rappeler les images de Capa et Chim des brigades internationales quittant l’Espagne en octobre 1938. Mais c’est aux souvenirs de Vailland dans Écrits intimes (1972) qu’il faut maintenant revenir. « La dernière occasion sans doute d’assister en Occident à un grand spectacle populaire et signifiant pour ceux qui se donnent. (…) Le soir du 21 août, décidé vers minuit de partir pour les obsèques de Togliatti avec Janine et Marc Garanger, et Rozir et Violette dans leur 4 CV (…) Étonnante beauté fière de la compagne de Togliatti aux obsèques, le défi politique en même temps que la veuve, quand les sentiments et l’histoire ne font qu’un. » Cette même année, Garanger avait accompagné Vailland en Grèce. Il fera de nombreux portraits de l’écrivain et particulièrement lors de sa dernière année en 1965.

Ses portraits de femmes algériennes, Garanger les réalise pendant la guerre d’Algérie, entre mars 1960 et février 1962. À 25 ans, après avoir épuisé tous les sursis possibles, il est intégré au 2e régiment d’infanterie stationné dans le secteur d’Aumale, aujourd’hui Sour El Ghozlane. Photographe professionnel depuis 1957, anticolonialiste, il est embarqué dans une guerre qui n’est pas la sienne. Devenu photographe officiel du régiment, la photographie va d’abord s’avérer une soupape pour Garanger ensuite une arme qu’il compte bien utiliser à un moment ou un autre.

« Je photographiais tout ce que je pouvais de la vie de ces gens que nous, Français, détruisions en prétendant agir pour le bien des populations. Or, mon respect allait à ceux qui subissent cela, pas à ceux qui le leur imposaient », déclare-t-il à Clothilde de Ravignan.

Envoyé à Aïn Terzine, pendant dix jours, il tire le portrait de plus de deux mille femmes algériennes qui doivent se dévoiler pour répondre aux exigences d’identification ordonnées par le commandant. Les photographies serviront pour des papiers d’identité. Se souvenant du travail d’Edward Curtis sur les Indiens décimés par les Américains, il réalise des portraits qui témoignent de « la rébellion de ses femmes » et se jure de faire connaître leur dignité et leur combat.

En 1961, durant sa seule permission en France, Garanger rencontre Rober Barrat, journaliste, directeur du bureau parisien de l’hebdomadaire Afrique Action et signataire du Manifeste des 121 pour lequel il a été brièvement incarcéré. Il lui conseille de se rendre clandestinement en Suisse pour proposer quelques portraits des femmes algériennes à L’Illustré suisse. À son retour en France, il apprendra que la semaine suivant son passage à la rédaction, six portraits ont été publiés en double page avec un texte de Charles-Henri Favrod, alors proche du FLN et auteur de La Révolution algérienne en 1959 et de Le FLN et l’Algérie en 1962. Durant l’été 1962, à Meillonnas, chez Vailland, Garanger présente ses photographies à Francis Jeanson, toujours clandestin après le procès de son réseau de porteurs de valises. Ils évoquent la dernière publication de Dominique Darbois, clandestine elle aussi pour les mêmes raisons. L’ouvrage de cette jeune photographe, Les Algériens en guerre, brulot sorti en Italie, est interdit en France (1961).

En 1965, Pierre Gassmann, directeur du laboratoire Picto, aide Garanger à constituer un dossier. Il retravaille ses portraits algériens auxquels il ajoute les images des militants communistes italiens. Le dossier exige un travail conséquent sur les portraits dont il reconsidère le format et l’arrière-plan. En 1966, il obtient le prix Niépce. Les photographies sont reprises dans la presse nationale et internationale. Paris Match en assure une large diffusion. Claude-Olivier Stern les présente à la Maison de la culture du Havre en 1970, à une époque où les expositions de photographies sont rares et les fait circuler dans les autres Maisons de la culture.

En 1974, un journaliste de Jeune Afrique lui signale que le commandant Ben Chérif, qu’il avait photographié dans sa cellule à Aumale, est maintenant un membre du Conseil de la Révolution proche de Boumediene. Il prend contact avec lui. S’en suivent une invitation et une exposition en Algérie.

Il faudra ensuite attendre 1981 pour qu’Alain Desvergnes présente en soirée, au théâtre antique, « Guerre d’Algérie/ Révolution algérienne » aux Rencontres internationales de la photographie à Arles. Une centaine de portraits tissent la litanie de ces femmes figées dans leur silence accusateur. Ils sont suivis par les portraits des maquisardes au sourire triomphant par Mohamed Kouaci. Tradition qui forge les moments d’exception des Rencontres d’Arles, Garanger, présent, lit le texte qui figurera ensuite dans le livre. La projection, suivie dans un silence tendu, est une révélation pour beaucoup. Impression vive d’un moment rare, d’un travail qui force le respect tant sont absentes de l’inconscient collectif les images de cette guerre qui ne voulait même pas dire son nom, affublée qu’elle était du terme « événements » par le pouvoir.

« Pourquoi ces femmes sont-elles si émouvantes ? », s’interrogera Hervé Guibert, mettant en parallèle les images d’Elisabeth prises par Kertész et les Algériennes de Garanger.

En 1981, Arles est en effervescence et des années plus fastes commencent pour Garanger.  Son travail est reconnu. En 1982, Claude Nori, présent lors de la projection arlésienne, publie Femmes algériennes 1960. Les portraits sont exposés l’année suivante à la fondation nationale de la photographie à Lyon, Pierre Devin les présente au Centre régional de la photographie à Douchy-les-Mines, et Jean-Dieuzaide au Château d’eau en 1986. Les femmes algériennes donneront lieu à plus de 300 expositions à la biennale de Venise, au musée d’art moderne de San Francisco et de New York.

En 1984 sort La guerre d’Algérie vue par un appelé du contingent, préface de Francis Jeanson, texte et photographies de Garanger.

 « Pour survivre, pour m’exprimer avec mon œil, puisque les mots sont inutiles, je prends mon appareil photo. Pour hurler mon désaccord. Pendant vingt-quatre mois, je n’ai pas arrêté, sûr qu’un jour je pourrai témoigner, raconter avec des images. »

Réticences de l’éditeur, indifférence gênée de la plupart des commentateurs, silence.  Encore un passé qui ne passe pas. Garanger en est meurtri. Ses images ne déclenchent aucune réaction, aucun témoignage des appelés du contingent comme il l’espérait.

Jules Roy en fait pourtant un article élogieux. En 1987, il lui propose de retourner en Algérie, à Aïn Terzine, de retrouver les femmes photographiées, d’en faire un film pour la télévision, mais le projet n’aboutira pas. L’Algérie reste un sujet à ne pas trop sortir des tiroirs. En 2004, il part à la recherche de ces femmes pour Le Monde, 44 ans après les avoir photographiées. Sans nom, sans adresse, il parcourt les villages kabyles, photographies sous le bras, retrouve quelques-unes d’entre elles. Mêmes vêtements, mêmes bijoux, mais poses radieuses. Garanger légende une sélection de 21 clichés pour le quotidien.

En 1990, les éditions La Boite à documents font paraître Femmes des Hauts Plateaux, Algérie 1960, un ensemble de reportages noir et blanc et couleur sur la vie villageoise telle qu’il l’a saisie pendant ses pérégrinations en dehors des patrouilles. Un texte de Leïla Sebbar sur la seconde génération d’Algériens en France sert de contre-champ. Pour conclure avec ce qui le marqua si profondément, il publie Marc Garanger, retour en Algérie avec un texte de Sylvain Cypel en 2007.

Mais le travail sur l’Algérie n’est qu’une part de l’œuvre de Garanger. Avec la bourse du prix Niépce, en pleine guerre froide, il part de l’autre côté du rideau de fer en Tchécoslovaquie. Premier des nombreux reportages sur les pays de l’Est. Il explorera presque toutes les républiques de l’ex-URSS. En 1992, à la sortie de Regards vers l’Est, nous échangions nos conclusions sur ces pays qu’il avait tant écumés. En 2003, il rassemble ses meilleurs clichés pour Russie, visage d’un empire. Il en fera une projection pour Gens d’images à la MEP en 2009.

Homme de gauche, de convictions, il le fut toute sa vie, documentant La chaîne de l’espoir au Cambodge en 2003-2004, s’installant pour une résidence photographique dans un foyer de travailleurs immigrés à Lyon. Il avait soutenu dès la première heures l’association (ADIDAEPP puis APFP) pour défendre puis promouvoir les fonds photographiques.

Il avait quitté Paris pour la campagne où il pouvait travailler plus à l’aise sur ses archives. Dans les années 1978-1980, pionnier, il avait expérimenté le vidéodisque pour archiver son million de négatifs. En 1988, son premier film Regard sur la Planète, 54 000 photographies de Marc Garanger sera suivi de cinq autres sur la vallée de la mort, la Taïga, la Côte d’Ivoire… L’heure du travail sur les archives étant passée depuis longtemps, il était toujours à l’ouvrage. Son fils Martin veille au grain.

Salut l’ami, salut Marc,

Les femmes vous disent merci Monsieur le photographe.

Françoise Denoyelle

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Courrier n°30, janvier 2020

♦ Actualités ♦

Merci à toutes et à tous d’être venus à la réunion des adhérents.
À bientôt


Des nouvelles encourageantes…

Vers une réelle prise en compte des attentes des photographes

L’année 2019 a été marquée par de nombreuses interventions autour de l’avenir des collections et un vrai intérêt de la part des institutions et de leurs conservateurs pour les donations.

L’arrivée d’une nouvelle direction à la tête de la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine (MAP) et sa politique d’accueil de nouveaux fonds ont accéléré la prise de conscience du retard que prenaient certaines institutions dans ce secteur. L’accueil par la MAP des fonds Jean Pottier, François Le Diascorn, Denis Brihat (en association avec la BnF), Gilles Caron et tout récemment Jean Mounicq est un signe encourageant pour l’avenir. De concert avec les photographes ou leurs ayants droit, la MAP conserve après donation les négatifs, tirages, archives selon leur souhait. C’est donc des fonds entiers ou très représentatifs de l’œuvre qui sont sauvegardés et seront diffusés selon des accords et des modalités négociés au mieux des intérêts des deux parties et éventuellement de la RMN.  À Chalon-sur-Saône, le musée Nicéphore-Niépce poursuit également une politique d’accueil des fonds conséquente. Après ceux de Jacques Dubois, d’André Papillon et de Jean-François Bauré en 2017/2018, les  fonds d’Yvonne Chevallier et de Jean-Louis Swiners ont également rejoint le musée en 2019. Le bilan très positif de l’an dernier s’est donc confirmé en 2020. Nous évoquerons d’autres institutions aussi très ouvertes à l’accueil de tout ou partie de fonds dans nos prochains courriers.

La nomination de Marion Hislen à la tête de la Délégation à la Photographie du ministère de la Culture représente également une avancée significative. Elle a réussi à créer une dynamique pour faire rentrer des fonds dans les institutions. Une publication en 2020 rendra compte des entrées de photographies dans les bibliothèques, musées, archives… en 2017-2018.

La commission des dons et legs

La commission des dons et legs s’est réunie le 26 novembre 2019. Elle est présidée par deux personnes en charge du comité au sein du ministère de la Culture : la déléguée à la photographie Marion Hislen et Anaïs Feyeux en charge désormais du patrimoine au sein de la Délégation à la Photographie. Des personnes de référence pour le patrimoine. La commission compte des représentants des principales institutions en charge de fonds et de collections de photographie. Françoise Denoyelle est associée à ses travaux. Les œuvres à conserver et leurs supports en particulier les négatifs demeurent de vraies problématiques sur lesquelles les institutions restent partagées en fonction de leur projet scientifique, de la nature de leurs collections, de leurs locaux et des disponibilités de leur personnel.

Le Parlement des photographes

Les séances des comités photojournalisme, création, et du comité national pour le patrimoine photographique du Parlement de la Photographie ont permis d’élargir la réflexion au secteur de l’édition des livres photos. Voir le compte rendu et la très intéressante présentation et analyse de l’édition photographique sur le site du ministère : culture.gouv.fr

Quatre membres du bureau de l’APFP (Françoise Denoyelle, Bernard Perrine, Michel Rager, Donatien Rousseau) étaient présents à la première séance plénière du parlement, le 5 novembre 2019.

L’Assemblée générale de l’APFP

En raison des problèmes de transport peu d’adhérents ont pu se rendre à l’assemblée générale qui devait impérativement se tenir avant la fin de l’année. Le Bureau a pu être renouvelé. Beaucoup avaient envoyé une procuration. Sont reconduit(e)s dans leurs mandats à l’unanimité des 95 votes exprimés pour une période de trois ans : Françoise Denoyelle, Véronique Figini, Jean-Claude Lemagny, Bernard Perrine, Michel Rager, Bruno Réquillart, Donatien Rousseau.

La réunion du 25 février 2020 reprendra le rapport moral présenté à la précédente AG.

Le Jeu de Paume à Paris

À noter plusieurs modifications dans le fonctionnement du Jeu de Paume. Les statuts de cette institution vont être revus. Les représentants du ministère de la Culture n’ont pas le droit de vote au CA alors qu’ils sont les principaux bailleurs de fonds. Des travaux sont prévus avec une fermeture de l’été 2020 à février 2021.

Le Château d’Eau à Toulouse

Plus de 30 ans au service de la photographie grâce à Jean Dieuzaide qui avait créé PACE comme  association. Ce phare de la photographie réunit 5 400 photographies, 14 500 ouvrages et présente des expositions visitées par plus de 30 000 personnes par an. Cette institution passe sous le régime de régie municipale par la volonté de la mairie de Toulouse. Sur les onze employés, cinq n’ont pas signé avec la mairie. PACE, Photographie Au Château d’Eau, est placée en sauvegarde judiciaire. Selon le premier jugement rendu, les collections de photographies et de livres resteraient propriété de PACE qui garderait sa légitimité à Toulouse et dans le monde de la photographie.

L’agence Roger-Viollet à Paris

Roger-Viollet est repris pour 5 ans par le groupe NDLR/Photononstop représenté par Gilles Taquet. Les photographes indépendants, leurs ayants droit, réunis en un collectif de 15 personnes, et le repreneur de l’Agence Roger-Viollet se sont mis d’accord pour prolonger de deux mois les contrats passés avec La Parisienne de Photographie, caducs au 31 décembre 2019. Ces deux mois doivent permettre d’établir de nouveaux contrats de diffusion et de représentation ou de partir de l’agence au 1er janvier 2020.

L’APFP s’associe à la douleur des familles de Jean-Claude Gautrand (portrait ici), Jean Marquis et Jean-Louis Swiners (portrait ici) disparus cette année. Un hommage leur a été rendu lors de la dernière AG. Nous mettrons en ligne sur le site de l’APFP leur biographie et leur soutien à l’APFP.

Le Bureau de l’APFP

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Hommage à Jean-Louis SWINERS

Jean-Louis Swiners, photographe (1935-2019)

“Dernier « like » pour Jean-Louis Swiners”

Par Bernard Perrine

Entre Noël et jour de l’an, Jean-Louis Swiners nous a quittés comme nous l’apprend « A L’ŒIL », le très documenté site de Michel Puech consacré au photojournalisme & à la photographie. Il dit tout sur une vie dévolue à l’image après une brève carrière de photographe répertorié comme « humaniste ». Il cite le texte de Jean Lattes qui le portraitise en « pédagogue terroriste ». Un profil qu’il partageait avec Daniel Masclet lors des fameuses soirées du club des 30×40, à l’heure des remises en cause d’une esthétique vieillotte de la photographie où la netteté du grain comptait plus que le sujet.

Un visionnaire que je remercie aujourd’hui de m’avoir éclairé sur l’avenir incertain d’un photojournalisme « concerné » mais sans avenir, auquel je me destinais. Le village espagnol, « country doctor », la mousson, Pittsburgh… Tous ces « picture essay » d’Eugene Smith ou de John Dominis, Loumis Dean, George Silk ou Gordon Parks… n’avaient de sens que s’ils étaient supportés et publiés par un magazine.

D’où ce manifeste, proclamé au cours d’une séance du club des 30×40, en 1967, que l’on pourrait résumer ainsi : « J’arrête de photographier tant qu’il n’y aura pas de support pour publier mes “picture essay”. » Terme qui dépassait largement ce que l’on définissait comme « reportage » et que Jean-Louis avait longuement expliqué dans Terre d’Images, magazine qu’il a dirigé depuis sa création en janvier 1964 jusqu’à la fin de l’année 1966.

Au milieu des sujets consacrés à la photographie, on trouvait en effet de nombreuses analyses sur l’image et sa lecture, le troisième signifiant… c’est l’époque de la « grammaire de l’image », de la sémantique de l’image. Jean-Louis Swiners y consacre des numéros pour expliquer comment les responsables du magazine américain Life ont appris à leurs lecteurs les significations des mises en page. Comment un numéro avec ses légendes, ses accroches, ses textes, la disposition et la grandeur des photographies pouvait avoir plusieurs niveaux de lecture.

En novembre 1966, il consacre un sujet à la sémiologie et la publicité qu’il s’empressera de rejoindre pour la bousculer à son tour avec son « warmarketing ».

Il faut relire ces quelques années de Terre d’Images qui, au-delà des portfolios de photographes importants, abordaient les nombreux domaines de la photographie, des grandes innovations techniques aux frontières des champs de l’image, sans oublier son histoire encore balbutiante et souvent contée comme une épopée. Les remises en cause seront pour la décennie suivante.

Mais parlons d’histoire car ces numéros sont justement une véritable source pour les historiens. On lit et on entend souvent que dans ces années la photo n’existait pas ou peu. Elle était manifestement absente des grandes institutions : « On ne peut pas vous attribuer de subvention car il n’y a pas de ligne photographique », nous disait-on au ministère de la Culture dans les premières années des Rencontres d’Arles. Ces numéros de Terre d’Images disent le contraire, car Jean-Louis avait lié des contacts avec le monde entier et nous informait de la moindre exposition photo en Amérique, au Japon, en Suède ou en Italie… En France, tout ce qui avait un lien avec la photographie était chroniqué.

Quant à son œuvre photographique, elle fut aussi intense que courte. Il manque un livre, mais qui voudrait s’y intéresser pourra essayer de consulter ce numéro 6 de la revue Terre d’Images, daté de juin 1965, dans lequel on trouvera un portfolio de quinze pages et le « Portrait d’un photographe terroriste » de Jean Lattes.

Comme j’avais fait partie de son comité de rédaction dans ces temps héroïques, ce livre, il voulait qu’on le fasse ensemble. Mais pas sur son œuvre. Il voulait que ce soit un livre de conseils et de « trucs » pour aider les internautes à avoir plus de « likes » sur leurs images.

Sacré Jean-Louis ! Pour avoir ouvert les yeux de ceux qui ont su écouter et comprendre tes messages, plus qu’un pauvre « like », tu as notre reconnaissance.

Bernard Perrine, photographe
Correspondant de L’Institut de France
Texte paru dans 9 Lives Magazine

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Hommage à Jean-Claude GAUTRAND

Jean-Claude Gautrand, photographe (1932-2019)

Jean-Claude eut toujours la prestance d’un jeune homme, la vie allant et venant.

De son regard clair, il visait juste. Le cadre, la lumière le sujet.

Photographe d’abord. Des Forteresses du dérisoire aux Halles de Baltard, de la construction du périphérique au jardin de son père. Historien aussi, dans les archives de Tabard, de Ronis, des Séeberger, cherchant des incunables, des photographies de sport, de trains, de Paris…

Journaliste, comme une seconde vocation, chroniquant les premières Rencontres d’Arles en 1970. Toujours à Arles 50 ans plus tard, pour une dernière expo au cœur de la ville, comme un ultime salut, un dernier clin d’œil à la lumière, à l’amitié.

Oui tout cela et encore un grand-père déambulant dans les rues arlésiennes avec son petit fils, appareil en bandoulière pour faire comme les grands.

Mais avant tout, homme de cœur, de conviction, à la pointe de l’amitié, grand pourvoyeur de solidarité.

Salut le photographe… Bon vent dans l’éternité de tes images, cher Jean-Claude.

Françoise Denoyelle

Jean-Claude GAUTRAND, 1932 (Sains-en-Gohelle, France) – 2019 (Paris, France)

De 1938 à 1951, il poursuit des études primaires et secondaires à Paris. En 1945, il prend ses premiers clichés avec un petit appareil photographique Superfex. En 1956, Il rejoint le photo-club de la Poste (PTT) La découvert de l’œuvre d’Otto Steinert et de la “ Subjective Fotografie ”le marque profondément. En 1957, il acquière un Foca sport, appareil français de petit format suivi, d’un Rolleiflex en 1960 et, en 1972, d’un appareil Minolta. En 1963, pour s’opposer au conformisme qui sévit alors dans la photographie française, avec deux amis, il fonde le groupe Gamma dont il organise la première exposition. La même année, il participe à la création du groupe Libre expression qui rassemble Jean Dieuzaide, Pierre Riehl, André Bilet, André Senil. En 1962, il adhère au Club des 30X40, en devient le vice-président en 1964 puis le président de 1976 à 1979. Ce groupe va marquer de son empreinte la photographie française des années 1960-1970. En 1965, il obtient le prix de la Fédération internationale d’Art photographique pour ses photographies de paysages. 1968 est une année décisive. Ses travaux sont couronnés et ses activités créatrices assumées dans toute leur ampleur. En Espagne, il reçoit, le Grand Prix de la photographie d’avant-garde à San Sébastien, le Grand prix des Arts de la ville de Marseille attribué par le musée Cantini et publie Les murs de mai 1968. En marge de ses travaux de photographe, son rayonnement dans le monde de la photographie l’entraîne dans de nombreuses activités et en fait l’une des figures majeures du monde de la photographie à partir des années 1970. Commissaire d’exposition dans les lieux les plus prestigieux : “ Filleuls et parrains ” aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles, en 1974, “ Dix photographes pour le Patrimoine ” au centre Georges Pompidou, à Paris en 1980, “ Photo de famille ” à la Grande Halle de la Villette, à Paris, en 1990 ; conseiller culturel de festival : festival d’art contemporain de Royan ; membre du conseil d’administration des Rencontres internationales de la photographie d’Arles, de 1976 à 1995, de la Fondation nationale de la photographie à Lyon de 1978 à 1981, de Patrimoine photographique, de 2001 à 2004 et membre fondateur de Jeu de Paume à Paris, en 2004-2019 ; membre du comité de rédaction de l’Encyclopédie Prisma consacrée à la photographie, en 1972 et secrétaire général du prix Nadar en 1984, année où il est fait chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres. En 1992-1996, il réalise une série d’entretiens vidéo avec des photographes, pour les archives de Paris Audiovisuel et, en 1997, co-réalise avec le photographe Roger Pic Rétrovision. En 1998, il participe à la série télévisée L’Aventure photographique de Roger Thérond, le directeur de Match et publie ses photographies dans la presse nationale et internationale. Il exerce en parallèle son activité de critique depuis 1965 : Photo Ciné Revue, Nouveau photo Cinéma, Photojournal, Photo tribune, Réponses Photos et depuis 1990 : Le Photographe jusqu’à se fermeture.

Ses activités de critique se doublent de travaux de recherche sur la photographie du XIXe siècle : Hippolyte Bayard, naissance de la photographie qui remporte le prix Lecuyer, en 1986, Le Temps des pionniers, en 1987 et la photographie du XXe siècle : Paris des Photographes, prix Vasari, et prix du livre aux RIP, en 1985. Il collabore à La Nouvelle histoire de la photographie, en 1994, sous la direction de Michel Frizot. Elle fait le point sur les dernières recherches et donne une nouvelle dimension au médium. Il publie des monographies sur les photographes majeurs de la photographie humaniste : 1994, Robert Doisneau, en 2003, Brassaï L’universel en 2004, Willy Ronis. Instants dérobés, en 2005.

Son activité éditoriale ne doit pas occulter ce qui reste essentiel : son œuvre photographique. Elle se traduit par plus de 25 expositions personnelles de 1967 à 2019 et de nombreuses expositions collectives, treize monographies rassemblant ses œuvres et plusieurs catalogues. Son travail sur L’assassinat de Baltard, en 1972, rend compte de la destruction de l’architecture des Halles de Paris. Il est devenu un classique après l’avoir fait connaître du grand public. En 1977, Forteresses du dérisoire, se présente comme un témoignage, mais surtout comme une vision personnelle de l’inanité des ambitions de la soldatesque nazie. L’historien n’est jamais loin du photographe et sa démarche s’inscrit dans la disparition, la dégradation et la trace qui en subsiste sur le papier sensibilisé : Bercy. La dernière balade, 1993, dans la mémoire collective : Camp de Natzwiller-Struthof, au plus intime de ses propres souvenirs avec la série  Le jardin de mon père  en 2019.

Institutions où se trouvent ses photographies :

Bibliothèque nationale de France ; musée Réattu, Arles ; musée Cantini, Marseille; musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône ; Maison européenne de la photographie, Paris ; galerie du Château d’Eau, Toulouse ; Centre Georges Pompidou, Paris ; Bibliothèque historique de la ville de Paris ; Bibliothèque de documentation contemporaine, Paris ;  Centre régional de la photographie du Nord-Pas-de Calais ; George Eastman House, Rochester, Museum of fine art, Houston.

Principales expositions personnelles :

1967, Jean-Claude Gautrand, Société française de Photographie, Paris (France).

1968, Jean-Claude Gautrand, FNAC, Paris ; Musée Cantini, Marseille (France).

1969, Jean-Claude Gautrand, galerie des Quatre vents, Paris et Avignon (France).

1970, Jean-Claude Gautrand, musée d’Art moderne de la ville de Paris, Paris (France).

1972, L’Assassinat de Baltard, Centre international de séjour, Paris, (France).

1977, Les Forteresses du dérisoire Artcurial, Photogalerie, Paris (France) ; Canone galerie, Genève (Suisse) ; galerie municipale du Château d’eau, Toulouse (France); Photographer’s gallery, Londres (Angleterre) ; Rencontres internationales de la photographie, Arles (France).

1978, Les Forteresses du dérisoire, Galerie 74, Vienne (France) ; musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône (France) ; FNAC Strasbourg, FNAC Metz (France).

1979, Les Forteresses du dérisoire, Galerie Paule Pia, Antwerpen (Belgique).

1980, Jean-Claude Gautrand, Mai des Flandres, Bergues ; Grignan (France) ; Work gallery, Zürich (Suisse).

1982, Photographe invité, Quinzaine photographique de Cholet, Cholet (France)

1983, Berner Photo gallery, Berne (Suisse)

1997, Mémoire des lieux et des temps, Espace photographique de Paris, Paris (France); Regards croisés, Centre des bords de Marne, Le Perreux (France).
1999, Vallées englouties, galerie Jean-Pierre Gapihan, Paris, (France).

2002, Itinéraire d’un photographe, 1960-2000, médiathèque André Malraux, Tourcoing, (France).

          Villeneuve la rivière et Hommage à Baltard, Pavillon Baltard, Nogent (France).

          Forteresses du dérisoire, galerie Laurent Herschritt, Paris (France).

2003, Itinéraire d’un photographe, 1960-2000, centre régional de la Photographie Nord-Pas-de-Calais, Douchy-les-Mines (France) ; Bercy, une balade, Bercy village, Paris (France).

2004, Métalopolis, galerie W, Paris ; Chroniques arlésiennes, centre Iris, Paris (France).

2005, Structures, galerie Photo, Montpellier (France) ; Camp de Nazwiller-Struthof, musée Réattu, Arles (France) ; Itinéraire d’un photographe, 1960-2005, musée de la Poste, Paris (France).

2006, Construction et déconstruction, galerie Philippe Chaume, Paris

            Galerie Vrais rêves, Lyon

          Travaux récents, Festival Regards, Villeneuve-la-Rivière

2007, Le temps pour le dire, Maison des Arts, Conches-en-Ouches

          Pavillon Baltard, salle Wateau, Nogent-sur-Marne

          Galerie W. Eric Landau, Paris

2008 La Lumière de l’ombre, médiathèque de Forbach

2010 Paris, Mon amour, galerie Gadcollection, Paris

2015 Itinéraire d’un photographe, galerie CèzArt, Bessèges

2018 Itinéraire d’un photographe, galerie Argentic, Paris

2019 Arles

Principales expositions collectives :

1963, Photography 63, International museum of photography, Rochester (Etats-Unis).

1972, Biennale de Paris, Paris (France).

1975, Triennale de la photographie, Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg (Suisse).

            Immagini della fotografia francese contemporanea, centre culturel FIAT, Turin (Italie)

1976, Tres fotografosfrancese Nori-Plossus-Gautrand, La Photogaleria, Madrid (Espagne).

1977, Collection de la bibliothèque nationale, Centre Georges Pompidou, Paris (France).

1978, Salon d’automne, Paris (France).

1979, The Concrete eye, Centre culturel français, New York (Etats-Unis).

          ARPA, Bordeaux, (France).

          Salon d’automne, Paris (France).

1980, Five french photographers, Australian center of photography, Paddington (Australie).

         Salon d’automne, Paris (France).

1981, Ten contemporary french photographers, Museum of Art, Santa Barbara (Etats-Unis).

          La photographie française depuis 1945, galerie Zabriskie, New York (Etats-Unis).

1984, Images et Imaginaires d’architecture, centre Georges Pompidou, Paris (France).

1989, Photofolie, Rodez (France).

1990, Vingt ans de photographie créative en France, Leverkusen (Allemagne).

          En train, Palais de Tokyo, Paris (France).

1994, Du Mur de l’Atlantique au mur de Berlin, Rencontres de Normandie, FRAC Caen, Caen (France).

1995, Métamorphoses parisiennes, Pavillon de l’Arsenal, Paris (France).

           Auto-Portrait, Picto Service, Paris (France).

1998, Acquisitions récentes, Bibliothèque historique de la ville de Paris, Paris (France).

          Paris sous l’objectif, exposition itinérante, Paris, Tokyo, Beyrouth.

          Il y a trente ans Mai 68, Grignan (France).

1999, Abécédaire d’une collection, musée Réattu, Arles (France).

          Paris sous l’objectif, exposition itinérante, Singapour, Prague, Budapest, Saint- Pétersbourg.

2000, Collection Georges Fèvre, galerie Herschtritt, Paris (France).

           Paris 1840-1960, galerie Herschtritt, Paris (France).

            Montparnasse vu par …, musée de Montparnasse, Paris (France).

2001, Trentenaire du Salon International de la Recherche de Royan, Royan (France).

           Eaux plurielles, Vertou, (France).

2002,  Focales. Coudekerque-Branch, (France).

2004,  La Fenêtre, galerie Simultania, Strasbourg (France).

          Galerie Léon Herschtritt, Galerie Herschtritt, Paris (France).

          Chemin de traverse. Cinq photographes dans l’univers de Jean Giono, Manosque (France).

        Quinzaine photographique de Cholet, Cholet (France).

2007, Nouvelles acquisitions, musée Réattu, Arles

Participe à toutes les expositions du groupe Libre Expression de 1965 à 1971 (Paris, Arles, Buenos Aires…).

Bibliographie

> Ouvrages de photographies

1968, Les murs de mai 1968, Paris, Pensée et Action.

1972, L’Assassinat de Baltard, Paris, Formule 13.

1974, Arts et Métiers Graphiques, n° 90, “ Jean-Claude Gautrand ”.

1977, Forteresses du dérisoire, Paris, Presses de la Connaissance.
          Jean-Claude Gautrand, catalogue monographie, Toulouse, exposition galerie du Château d’eau.

1978, Jean-Claude Gautrand, catalogue monographie, Chalon-sur-Saône, exposition musée Nicéphore Niépce.

1993, Bercy La dernière balade, avec Philippe Gautrand, Paris, Marval.

1997, Mémoire des lieux et des temps, catalogue d’exposition, Paris, Espace photographique.

2003, Bercy Une ballade, catalogue d’exposition, Paris, Bercy Village.

2004, Chemin de traverse, Cinq photographes dans l’univers de Jean Giono, Manosque, Centre Jean Giono.

2005, catalogue d’exposition, Camp de Natzwiller-Struthof, Arles, musée Réattu.

         Numéro spécial, octobre, Images, “ Itinéraire d’un photographe, 1960-2005 ”, Paris.

2007, Le pavillon Baltard, de Paris à Nogent, Editions Idelle.

2011, Paris Portrait of a city, en trois langues, Editions Taschen.

2018, Itinéraire d’un photographe, Editions Bourgenos.

2019, Le Jardin de mon père, Editions Photo-graphie.

> Ouvrages sur la photographie et les photographes

1980, Dix photographes pour le Patrimoine, catalogue de l’exposition, Centre Georges Pompidou, Paris, ministère de la Culture et de la Communication.

1983, Kodak Publicité 1910-1939, Paris, Contrejour.

         Image de l’Image, catalogue de l’exposition, Paris, Musée de la Poste.

1985, Paris des photographes, tome I, Paris, Contrejour /Paris Audiovisuel (prix Vasari 1985 et prix du livre 1985, des Rencontres internationales de la photographie, Arles).

1986, Hippolyte Bayard, naissance de la photographie, en collaboration avec Michel Frizot, Amiens, Editions Des Trois cailloux (prix Lecuyer). Prix Lécuyer.

1987, Le temps des pionniers, collection Photopoche, n° 30, Paris, Centre national de la photographie.

1988, Visions du sport, Paris, Admira.

1990, En train, Paris, La Manufacture.

1992, René-Jacques Chroniques d’époque, Paris, Belfond.

          Les Séeberger Aventure de trois photographes, Paris, La Manufacture.

1994, Jean Dieuzaide-Yan L’authenticité d’un regard, Paris, Marval.

1996, Paris des photographes, tome II, Paris, Marval.

1999, Blanquart-Evrard, Douchy-les-Mines, Centre régional de la photographie Nord-Pas-de-Calais.

         Avoir 30 ans Chroniques arlésiennes, Arles, Actes Sud/Rencontres internationales de la photographie.

          Paris mon amour, Paris, Tashen.

2000, Roger Pic Une vie d’histoire, Paris, Marval.

2003, Robert Doisneau, Paris, Tashen.

          Jean-Pierre Sudre, Actes Sud

2004, Brassaï L’universel, Paris, Tashen.

2005, Willy Ronis Instants dérobés, Paris, Tashen.

2019, Dernier témoignage de Jean-Claude Gautrand : Arles, Les rencontres de la photographie, 50 ans d’histoire, « 1970-1976 Le temps des pionniers », Paris La Martinière

> Œuvres audiovisuelles

1992, Visions du sport, réalisation d’une projection de photographies, dans le cadre des soirées des RIP, Arles

1992-1996, Entretiens vidéo avec des photographes : Bernard Plossu, Sabine Weiss (1992) ; Denis Brihat, Willy Ronis (1993) ; Pierre Cordier, Jean-Pierre Sudre (1994) ; Lucien Hervé (1995) ; Pierre Michaud (1996), pour les archives de Paris Audiovisuel conservées à la Maison européenne de la photographie.

1997, coréalise, avec le photographe Roger Pic, le film Rétrovision.

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Conférence de presse annuelle de l’APFP : Arles, 4 juillet 2019

ARLES, JEUDI 4 JUILLET 2019 à 10h, Cour de l’Archevêché, Entrée libre

Quel avenir pour les fonds photographiques ?

Françoise Denoyelle, historienne de la photographie, Présidente de l’APFP. Introduction sur les fonds photographiques en France suivie des projets du Ministère de la Culture et de quelques autres exemples.

Donatien Rousseau, photographe, secrétaire général adjoint chargé des régions. Point sur la situation de la galerie Le Château d’eau.

Michel Rager, administrateur, pour le Collectif Roger-Viollet. Point sur l’avenir de l’agence « La Parisienne de Photographie » et des fonds Roger-Viollet.

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Courrier n°29, Arles 8 juillet 2018

1 – Le patrimoine au cœur des conférences de presse arlésiennes

Conférence de la ministre de la Culture, lundi 2 juillet

Lors des  Rencontres de la photographie à Arles, Françoise Nyssen a présenté l’action de son ministère en faveur de la photographie et confirmé la mise en place de structures annoncées en juillet 2017 (voir courriers 28 et 27).
> Un parlement de la photographie, instance de concertation, organisé en 3 comités, photojournalisme,  création, patrimoine, se réunira en septembre 2018.
> Le comité national pour le patrimoine a tenu sa première réunion en juin. La présidente de l’APFP et historienne est membre de ce comité qui a pour mission d’étudier les projets et de coordonner la politique d’acquisition.

Conférence de l’APFP, jeudi 5 juillet

Françoise Denoyelle, Véronique Figini, Bernard Perrine et Donatien Rousseau ont fait le bilan de l’action de l’APFP. Le patrimoine pour lequel l’APFP mène avec vous des actions pour sa prise en compte, depuis 10 ans, est enfin au cœur des interventions des politiques présents à Arles.

Nous avons rappelé la nécessité d’une salle dédiée à la photographie patrimoniale à Paris.

Plusieurs ayants droit ont fait part de leurs problèmes pour gérer l’œuvre héritée. Nous reviendrons sur ce point dans nos prochains courriers.

Conférence du président de la région des Hauts-de-France

Xavier Bertrand a confirmé l’annonce de juillet 2017. Un Institut pour la photographie ouvrira à Lille en 2020/21, sur un site de 3 600 m2. Il accueillera « sous forme de dépôts ou de donations les archives des grandes figures de la photo ». Sa structure juridique, essentielle quant à la pérennité des fonds, n’est pas encore déterminée.

2 – Des annonces à concrétiser

Certes, les annonces de l’an dernier sont confirmées, mais leur mise en place demandera du temps et surtout des moyens. L’APFP restera vigilante et vous informera de l’avancée des projets.

C’est parce qu’elle est forte de plus de 300 adhérents que l’APFP peut poursuivre son action en faveur des fonds photographiques et maintenir son rôle d’interlocuteur incontournable auprès de l’État ou tout autre acteur public. Votre soutien est plus que jamais indispensable.

Pour le bureau de l’APFP : Françoise Denoyelle, Véronique Figini

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Courrier n°28, 30 mars 2018

Un florilège de nouvelles nominations fera-t-il un printemps photographique ?

1 – Au ministère de la Culture :

La nomination de la déléguée à la photographie (en remplacement du directeur de la mission photo, voir les courriers n° 26 et 27), actée depuis début décembre 2017 par le cabinet de la ministre, est enfin effective.

« Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a nommé Marion Hislen au poste de déléguée à la photographie au sein de la direction générale de la création artistique. À ce poste, Marion Hislen entretiendra un dialogue permanent avec les artistes et les professionnels du secteur et donnera une impulsion forte à la politique de l’État dans le domaine de la photographie, alliant création, patrimoine, diffusion et pratiques amateurs. Elle travaillera au plus près des artistes sur l’ensemble des problèmes qu’ils rencontrent, en étroite collaboration avec la direction générale des patrimoines et la direction générale des médias et des industries culturelles. »

Marion Hilsen est la fondatrice de l’association Fetart (2005) et du festival Circulations (2011). De 2011 à 2014, elle a été responsable de l’action culturelle de la Fnac en charge du livre et de la photo. Elle sera secondée par (voir l’organigramme de la direction générale de la création artistique) :
– Pauline Thiberghien-Lucet, chargée de mission scientifique photographie (anciennement conservatrice du patrimoine, conseillère musées à la direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France). 
– Alexandre Therwath, chargé de mission, économie de la création dans le domaine de la photographie (anciennement chargé du développement des publics spécifiques – handicap et champ social – au musée d’Orsay, coordinateur de l’exposition « Fellini, la grande parade » (2009-2010), commissaire Sam Stourdzé, actuel directeur des Rencontres de la photographie d’Arles).

2 – À la Maison européenne de la photographie :

Docteur en histoire de l’art et ancien conservateur chargé de la photographie à la Tate Modern, Simon Baker succède à Jean-Luc Monterosso à la direction de la Maison européenne de la photographie, présidée depuis 2017 par Jean-François Dubos, ancien président du directoire de Vivendi et actuel vice-président du conseil d’administration des Rencontres de la photographie d’Arles.

Achats et donations à l’ordre du jour à la médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP)

La MAP a fait rentrer le fonds Émile Muller (1912-1996),photographe d’Aragon et des Lettres Françaises. De concert avec la BnF et le musée d’Orsay, elle a acquis 1 900 négatifs n&b provenant du fonds Émile Zola dispersé lors d’une vente publique.

Elle a reçu également le fonds René Falcke (1926-2014) (dont 12 850 négatifs et diapositives, 750 tirages) et la donation Laurence Vidal (60 000 négatifs, 6 000 diapositives, 2 000 tirages et 3 cartons d’archives.

Et aussi…

Une salle d’exposition permanente à Paris fait toujours cruellement défaut, notamment pour valoriser le patrimoine existant et l’entrée de nouveaux fonds.

————————–

En attente de nominations qui ont tardé (la dernière date d’aujourd’hui, vendredi 30 mars 2018) notre courrier de début d’année s’est fait attendre. Pour ceux qui n’ont pas encore réglé leur cotisation 2018, nous vous joignons un bulletin pour reconduire votre adhésion. C’est parce qu’elle est forte de plus de 300 adhérents que l’APFP peut poursuivre son action en faveur des fonds photographiques et maintenir son rôle d’interlocuteur incontournable auprès de l’État ou tout autre acteur public. Votre soutien est plus que jamais indispensable.

P.S. : Jacqueline Dieuzaide nous a quittés le 11 décembre 2017. Membre de la première heure de l’APFP, elle avait mis tout en œuvre pur sauvegarder le fonds de son mari. C’est chose faite avec le concours de la ville de Toulouse.

Pour le bureau de l’APFP : Françoise Denoyelle, Véronique Figini

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Journée d’études : “Les fonds photographiques, faut-il tout garder ?”

Secrétaire adjoint chargé des Régions de l’APFP, Donatien Rousseau organise une journée d’études photographiques : « Les fonds photographiques, faut-il tout garder ? » le 25 novembre 2017 (voir http:/archives.tarn.fr)

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Courrier n°27, jeudi 26 octobre 2017

Je communique, donc je suis 

 Des avancées :

 – Mise en place d’une délégation à la photographie à la direction générale de la création artistique (DGCA) (voir courrier APFP n° 26 du mardi 2 juillet 2017). Ayant fait l’objet d’un décret, nous pouvons espérer qu’elle soit de plus longue durée que la défunte mission de la photographie créée en 2010.

– La médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine (Direction générale des Patrimoines, DGPAT) a annoncé l’acquisition du fonds Michel Delaborde : 45 000 négatifs et diapositives couleur, 3 032 tirages et 6 cartons d’archives) (voir newsletter-map@culture.gouv.fr). D’autres fonds photographiques font l’objet de négociations pour entrer dans des établissements publics.

Des réserves :

 Nomination du(de la) délégué(e) à la photographie (voir fiche de poste 2017-81167 du 22 juin 2017 : Annoncée pour « d’ici à la rentrée » par la ministre de la Culture (voir entretien de la ministre Françoise Nyssen avec Alain Genestar, Polka n° 39, sept.-oct. 2017), le(la) délégué(e) n’est toujours pas nommé(e).

Étude comparée des délégations à la direction générale de la création artistique (DGCA).

Délégations Nombre de personnes Inspection à la création artistique Nombre de personnes Total
Délégation à la musique 14 Collège musique 8 22
Délégation au théâtre 12 Collègue théâtre 8 20
Délégation à la danse 7 Collège danse 7 14
Délégation à la photographie 3 (en cours de recrutement) Pas de collège dédié à la photographie 0 3

Sans commentaire…

– Les donateurs et ayants-droit qui n’ont pas pu assister au comité annuel des donateurs de janvier 2016, sont toujours dans l’attente du compte-rendu (idem pour celui de 2017).

 Des inquiétudes :

– Une salle d’exposition permanente fait toujours cruellement défaut, notamment pour valoriser le patrimoine existant et l’entrée de nouveaux fonds.

 – Dans l’article de Polka, la ministre salue l’action à Arles et à Perpignan, ainsi que la création de l’Institut de la Photographie dans les Hauts-de-France. Françoise Nyssen repousse l’idée d’une politique centralisatrice au profit du développement de structures en régions qui ne sont pas sous la tutelle de son ministère (même si elle les finance partiellement). Le rôle de coordination dévolu au ministère suffit-il à bâtir une politique photographique patrimoniale ?

 C’est parce qu’elle est forte de plus de 300 adhérents que l’APFP peut poursuivre son action en faveur des fonds photographiques et maintenir son rôle d’interlocuteur incontournable auprès de l’État ou tout autre acteur public. Votre soutien est plus que jamais indispensable.

Pour le bureau de l’APFP : Françoise Denoyelle, Véronique Figini.

PS : En collaboration avec les Archives départementales du Tarn, à Albi, le secrétaire-adjoint chargé des régions, à l’APFP, Donatien Rousseau, organise une journée d’études photographiques : « Les fonds photographiques, faut-il tout garder ? » le 25 novembre 2017 (voir http:/archives.tarn.fr)

 

 

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